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© Florence Vanoli
© Michel Allègre, peinture et dessins © Robert Amutio, Jean Casenave, traduction © Arte Activo Ediciones, colleción Menhir, 2016 ISBN : 978-84-945035-0-4 |
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Extrait "Ceci est l'histoire de ta vie.
Une victoire devenue défaite et inversement. J'ai beaucoup de retard car le chemin des encres m'a pris tout mon temps. Maintenant qu'il n'y a plus de chemin, ni d'eau, ni rien, je peux te raconter. Je n'ai plus besoin d'aucune main, d'aucune croyance, d'aucun de rien. Au fond, tout est faussement lisse, on est absorbé par les grandes plaques d'algues et de sables, et de sel. Les bateaux échoués de l'abîme ont raison, l'homme les visite avec un peu d'oxygène sur le dos, une caméra, une lampe, une corde qui le tient à la surface du monde. Il remonte des épaves ce qu'il peut, abandonne également. Tout est possible. Les vivants trésors, je parle de ceux que l'homme cherche, ceux-là qui se décomposent avec les entrailles, il les prend et les accroche dans un musée pour la grande blague de la grande histoire. S'ouvre alors aux autres, un autre gouffre. Sa fabrique. Ceci est un musée. Entre mais n'oublie jamais qu'à l'intérieur d'une amphore, tu entends des voix. Entre et souviens-toi que l'amphore est née d'un désir, que ce désir tu le portes en toi comme un rêve lumineux. Ta frontière avec le monde, elle se déplace avec ton cœur. Il bat. Il n'y a pas que des enfants morts derrière toi, il y a ceux qui t'emmènent avec leurs rires et la joie dans leurs yeux. Chaque instant est le dernier, le premier de tout" |
"Esto es la historia de tu vida.
Una victoria que se volvió derrota, y al revés. Tengo mucho retraso porque el camino de las tintas me arrebató todo el tiempo. Ahora que ya no hay camino, ni agua, ni nada, puedo contarte. Ya no necesito ninguna mano, ninguna creencia, ninguna nada. En el fondo, todo es falsamente liso, grandes placas de algas y de arenas, y de sal nos absorben. Los barcos encalados pueden con el abismo, el hombre los visita con algo de oxígeno en las espaldas, una cámara, una linterna, una cuerda que lo mantiene a la superficie del mundo. De los restos sube lo que puede, también abandona. Todo es posible. Los vivos tesoros, estoy hablando de los que el hombre va buscando, ésos se descomponen con las entrañas, el hombre los toma y los cuelga en un museo para la gran broma de la gran historia. Entonces se abre a los otros, otra sima. Esto es un museo. Entra sin embargo nunca olvides que dentro de una ánfora, oyes voces. Entra y recuerda que la ánfora nació de un deseo, que ese deseo lo llevas dentro de ti como un sueño luminoso. Tu frontera con el mundo, con tu corazón se mueve. Late. No solo hay niños muertos detrás de ti, hay los que te llevan con sus risas y la alegría en sus ojos. Cada instante es el último, el primero de todo." |