pollen des nuits polen de la noche |
© Florence Vanoli
© Hélène Laurent, traduction © Jean-Luc Ollivier, prologue © Michel Allègre, préface © Arte Activo Ediciones, colección Menhir poesía, 2011 ISBN : 978-84-938161-9-3 |
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Prologue, Jean-Luc Ollivier "Quand, pour la première fois, j’ai entendu Florence Vanoli dire ses textes en public, j’ai été saisi par l’intensité du moment. Par la tension dramatique créée par la présence délicate, presque fragile de la femme, et la force du verbe. Sa violence tragique, au scalpel. Ses trous noirs. Ses fulgurances. A cet instant où l’écriture prenait corps, Florence incarnait quelque chose du « blues », cet au-delà de la plainte où s’engouffrent toutes les douleurs. Elle nous donnait à entendre la blessure sans fin autant que la violente aspiration du désir. Elle semblait, seule dans sa tempête intérieure, vouloir construire un barrage contre le chaos.
C’était, véritablement, spectaculaire. Aujourd’hui, je retrouve cette tension intense à chaque page de « Pollen des nuits ». A nouveau, elle s’adresse. A l’absent. Au lecteur. Elle nous entraîne dans des nuits d’insomnie où les ombres s’épanchent. Elle semble, à tâtons, chercher une présence, et la mort est là, tout autour, comme un paysage noir. Elle écrit, dans un souffle, la secrète errance d’un corps abandonné. Mémoire mutilée. Le miroir a volé en éclats et il faut recomposer l’histoire au risque de la blessure. Elle dessine alors un chemin, au bord de nos falaises intimes, de nos peurs, comme une invitation à la suivre sur la ligne de fracture entre ce monde et l’autre. Et l’écriture, comme un fil dans le labyrinthe, nous éloigne du néant. La beauté nous sauve des mélancolies amoncelées. Jean-Luc Ollivier |
Cuando por primera vez escuché a Florence Vanoli decir sus textos en público, me sentí atrapado por la intensidad del momento. Por la tensión dramática creada por la presencia delicada, casi frágil de la mujer, y la fuerza de la palabra. Su violencia trágica, al escalpelo. Sus agujeraos negros. Sus fulguraciones. En ese momento en que la escritura tomaba cuerpo, Florence encarnaba algo del "blues", ese más allá del lamento donde se devoran todos los dolores. Nos permitía escuchar la herida sin fin así como la violenta aspiración del deseo. Parecía, sola en esa tempestad interior, querer construir un dique contra el caos.
Fue verdaderamente espectacular. Hoy, encuentro esta tensión intensa en cada página de Pollen des nuits. Una vez más, la autora se dirige al ausente. Al lector. Nos lleva has noches de insomnio donde las sombras se expanden. A tientas, parece buscar una presencia y la muerte está ahí, alrededor, como un paisaje negro. Escribe en un suspiro la secreta enrancia de un cuerpo abandonado. Memoria mutilada. El espejo ha volado en destellos y hay que recomponer la historia a riesgo de ser heridos. Dibuja un camino, al borde de nuestros más íntimos acantilados, de nuestros miedos, como una invitación a seguirla sobre la linea de la fractura entre este mundo y el otro. Y la escritura, como hilo en el laberinto, nos aleja de la nada. La belleza nos salva de las melancolías amontonadas." |